Le Bain

Une horrible femme dans une baignoire souhaite se séparer de l’une de ses deux bonnes car elle ne supporte pas l’idée d’avoir des domestiques. Une, ça passe encore, mais deux non ! Deux, c’est tout simplement trop quand on est une femme moderne ! Elle sollicite l’aide d’un homme qui n’a rien demandé, à part faire son travail, pour choisir au mieux laquelle renvoyée.

Mais comment faire quand cette femme en manque d’enfant console sa maternité frustrée en pure dévoration de ses « employées filles adoptives » ? Comment faire quand on est subjugué par la blancheur du corps de chacune de ses bonnes que l’on se sent investie d’une mission humaniste d’élever les plus faibles que soi ?

Loin d’être résignées, les deux bonnes agissent comme des fous dans un échiquier, au service étrange de leur majesté. Leur bestialité est exacerbée, leur cruelle innocence aussi lorsqu’elles découvrent cet homme qui n’a rien demandé mais qui se retrouve pris au piège de ce bain ritualisé. Les plus vulnérables vont s'en prendre à plus vulnérable pour se replonger avec délice dans le bain de la soumission.

Dans le huit clos d’une salle de bain et embués par ce rituel purificateur, une horrible femme dans une baignoire, une bonne qui va rester, une bonne qui va mourir et un homme qui n’a rien demandé mais qui se retrouve pris au piège se livrent à un corps-à-corps frénétique sublimé par le spectre de la servitude volontaire.